La liste des QPP et leurs critères d’agrément ont été publiés au Moniteur belge le 8 août 2014. Les QPP sont actuellement au nombre de six :
- la kinésithérapie cardiovasculaire ;
- la thérapie manuelle ;
- la kinésithérapie neurologique ;
- la kinésithérapie pédiatrique ;
- la rééducation abdomino-pelvienne et kinésithérapie périnatale ;
- la kinésithérapie respiratoire.
Ce ne sont pas des spécialisations, mais des compétences supplémentaires qu’acquièrent les kinésithérapeutes dans des domaines où ils souhaitent exercer plus que dans d’autres. Ces QPP ont pour objectif essentiel de garantir la transparence pour les patients, pour les médecins et pour les autres kinésithérapeutes. Autrement dit, de savoir quels kinésithérapeutes sont particulièrement compétents et possèdent de l’expérience dans la pratique du domaine partiel concerné. Le Conseil fédéral de la kinésithérapie a formulé des avis concernant trois qualifications professionnelles particulières supplémentaires : la kinésithérapie du sport, la kinésithérapie gériatrique et la kinésithérapie psychomotrice. Pourquoi ces six (ou neuf) domaines uniquement ? « La Belgique s’est alignée sur les sous-groupes déjà représentés en associations au niveau de la World confederation for physical therapy (WCPT, la Confédération mondiale des kinésithérapeutes), explique Paul Thiry, président du groupe de travail QPP au Conseil fédéral. Tous les sous-groupes ne sont pas parvenus à s’accorder sur l’utilité et la nécessité de traduire leurs formations spécifiques sous forme d’une loi. » Six seulement donc ont été votées en 2010, et trois restent en suspens. « Il n’est pas exclu qu’il y en ait d’autres à l’avenir », ajoute-t-il.
Une phase transitoire, du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2016, a permis aux praticiens de rentrer le dossier de validation de leurs compétences et de leurs formations antérieures. Quelque 1600 dossiers sont aujourd’hui sur la table des différentes commissions d’agrément qui, en Fédération Wallonie-Bruxelles, se sont mises en place en janvier 2018. Chaque commission est composée de quatre membres, tous kinésithérapeutes : deux (effectif et suppléant) sont mandatés par les associations professionnelles et deux (effectif et suppléant également) représentent les hautes écoles et les universités. Ida Iachetta, kinésithérapeute à la maison médicale Tournesol, à Flémalle, fait partie d’une de ces commissions en qualité d’experte en rééducation abdomino-pelvienne et périnatale. « Le rôle de chaque commission est de voir si chaque dossier rentré répond bien aux critères de reconnaissance des formations suivies et de l’expérience, explique-t-elle. Après ce rush initial de mise à niveau, la procédure régulière désormais en cours devrait absorber plus facilement les demandes de qualification au fur et à mesure de l’obtention des points d’accréditation par les candidats à une QPP ou à sa prolongation. » En effet, une QPP n’est jamais définitivement acquise. « Elle est valable pour cinq ans, précise Paul Thiry. Moyennant l’entretien d’une formation continue, elle est aussi définie par la loi. » Il est possible d’obtenir plusieurs QPP mais, pour le président du groupe de travail, c’est peu souhaitable, en tout cas au-delà de deux. « Cela représente beaucoup de travail d’acquérir les 200 points de formation continue pour chacune d’elles dans les cinq années qui suivent, dit-il. Certes, il y a peut-être des QPP avec une durée de formation plus courte ou dont le champ est moins large, mais cela peut changer dans l’avenir. »
Le profilage des kinésithérapeutes en différentes qualifications a engagé des établissements créés, subventionnés ou reconnus par les pouvoirs compétents (universités, hautes écoles) à proposer des post graduats ou des masters complémentaires dans les différents domaines reconnus. Il s’agissait-là aussi de l’un des buts à atteindre en instaurant les QPP : garantir des cursus de qualité et accessibles. « Seuls ces établissements peuvent octroyer des crédits temps de formation (ECTS) valables en Europe », précise P. Thiry.